Un des arts les plus anciens qui sont pratiqués à Sifnos, depuis la période Proto-cycladique est la poterie.
L’argile réfractaire – produit de l’érosion des schistes -, l’eau des puits et des citernes, les matières combustibles et les conditions climatiques tempérées sont les facteurs qui ont favorisé le développement de la poterie à Sifnos, en combinaison bien sûr avec la technique et les performances des Sifniotes à l’art du traitement de la terre à potier. Au cours du temps, le mot « Sifniote » est devenu synonyme des professions du « faïencier » et du « potier ».
L’emplacement géographique des poteries, des espaces auxiliaires et des dépôts nécessaires est associée aux conditions historiques générales. À l’époque de l’essor de la piraterie, les poteries étaient situées à l’intérieur de l’île et la production couvrait les besoins locaux. Plus tard, quand il n’y avait plus de danger, et notamment après l’établissement de l’état Grec libre, les potiers ont transporté leurs installations à des régions côtières, où les conditions étaient idéales pour leur profession et pour le développement du commerce d’exportation. Les distances entre les poteries et les villages centraux étaient grandes, alors les potiers restaient pendant la semaine aux poteries et ils rentraient chez-eux samedi dans l’après-midi, d’où ils partaient lundi matin pour aller à leur travail.
Dans les années de la grande prospérité de la poterie, le travail était divisé et il y avait des gens qui s’occupaient des branches, des sols, des mulets, du pilage, le potier et son apprenti (pespretis) qui participaient tous au procédé de la production.
Le surnombre de main d’œuvre, a résulté à la migration saisonnière des potiers à des îles proches ou lointaines, comme en témoignent les toponymes à de nombreuses îles des Cyclades.
D’autres potiers Sifniotes sont allés vivre à d’autres régions de l’Attique, comme à Maroussi, à Chalandri, à Agia Paraskevi etc. ou même à l’étranger.
Aujourd’hui, à Sifnos, il existe 20 poteries, la plupart desquelles sont des entreprises de famille. Dans ces poteries, on produit des objets usuels pour la cuisine ou pour le stockage des aliments (mastélo, marmite, pot, réchaud, récipient, jarre, armeos (pot spécial pour la traite des animaux), des verres, des assiettes etc.) dont l’utilisation a été diffusée hors de Sifnos et des Cyclades, et des objets décoratifs en essayant des nouvelles formes et couleurs.